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Un patrimoine cinématographique exceptionnel repose au ministère de l'Agriculture

Dans la salle des archives de la cinémathèque, Elodie Pasty est responsable de la valorisation des films accumulés depuis cent ans par le ministère de l'Agriculture.

Il y a cent ans naissait la cinémathèque du ministère de l’Agriculture, créée pour instruire le monde rural sur les pratiques agricoles modernes. Histoire et anecdotes, découvrez cette institution particulière devenue un patrimoine français.

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« Aujourd’hui la cinémathèque est avant tout un patrimoine, un souvenir administratif », relate Élodie Pasty, en charge de la valorisation du patrimoine audiovisuel du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. En 1923, Henri Queuille, alors ministre de l’Agriculture, crée une cinémathèque propre à son ministère pour produire et acquérir des films à destination du monde rural, à majorité agricole.

« Ces films permettaient d’instruire les campagnes sur les pratiques modernes de l’agriculture, rembobine Élodie Pasty. Il y avait une volonté d’augmenter les rendements et le cheptel, mais aussi de lutter contre les maladies et l’alcoolisme. » Au total, près de 3 000 productions ont été réalisées entre 1910 et les années 2000. Huit cinémathèques régionales ont vu le jour, depuis presque toutes disparues, chargées d’organiser la diffusion des films auprès des populations.

Un patrimoine audiovisuel

Au fil du temps, la cinémathèque a abandonné la vocation pédagogique au profit d’une approche plus sociologique de l’agriculture. « L’exode rural, la place des femmes ou encore la transmission étaient abordés, ajoute Élodie Pasty. De grands cinéastes comme Jacques Demy ou Robert Enrico ont ainsi débuté sur cette thématique pour le ministère. »

Dans la salle des archives de la cinémathèque, Elodie Pasty est responsable de la valorisation des films accumulés depuis cent ans par le ministère de l'Agriculture. (©  Cédric Faimali/GFA)

Depuis le début des années 2000, la cinémathèque ne produit plus aucun film. Elle est désormais rattachée comme patrimoine audiovisuel à la délégation à l’information et à la communication (Dicom) du ministère de l’Agriculture.

« Pour autant, nous valorisons toujours nos politiques publiques, insiste Élodie Pasty, mais à travers des contenus qui ont évolué, comme les réseaux sociaux ou des vidéos plus courtes. » Près de 700 archives ont pu être numérisées par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et servent aujourd’hui encore à alimenter des documentaires ou à aider la recherche. « Cela permet de garder la cinémathèque vivante, se réjouit-elle. Et au cours des prochains mois, l’intégralité de nos productions va être versée aux archives nationales, mieux habilitées à les conserver. »

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